Cette semaine, c’est : ENFIN ! À quelques rétrogrades ou climatosceptiques près qui continuent à faire l’autruche, la conviction d’une relance verte comme seule issue viable pour l’avenir & pour la planète se porte partout en tribunes éclairées, collectifs d’entreprises, rapports citoyens, jusqu’aux portes de l’Élysée. La reprise (et l’avenir) seront verts : les peuples l’exigent, les économistes (entre autres) le recommandent, les financiers s’y attèlent. Est-ce l’heure du grand réveil ? Le petit résumé vidéo pour les plus pressés.

Rappel. Le COVID : c’est nous.  

L’origine de la pandémie serait la conséquence directe du trafic illégal de faune sauvage en Chine (pangolin & viande de brousse notamment). Le tout propagé par la mondialisation et les transports (un virus ne se transporte pas : c’est nous qui le faisons). Mais également accéléré par la déforestation, l’exploitation des sols et des animaux. Ajoutez le réchauffement climatique (d’origine humaine) qui pourrait libérer des virus certains inconnus, congelés dans le permafrost. Glaçant.

Rappel. Ce chaos : c’est nous. 

On ne démontre plus la responsabilité de l’homme sur le dérèglement climatique et les catastrophes planétaires. Reste à savoir : pourquoi on ne change pas ? Selon le philosophe Clive Hamilton “Nous sommes tous climatosceptiques” car l’écologie porte des messages que nous refusons : frugalité (qui s’oppose à tort au progrès auquel nous avons tous été biberonnés) et violences à venir (les nier, ça aide à mieux les vivre). D’un point de vue plus économique, l’écologie s’insère mal dans nos modèles économiques car elle lutte avec d’autres enjeux, notamment économiques. En outre, elle demande une concertation internationale difficile à mettre en place dans un contexte libéral & concurrentiel (ce long & passionnant article de YouMatter vous explique tout en détail).

On sait que l’on doit agir. Voilà pourquoi…

On reste perplexes (euphémisme)

Devant la lettre du MEDEF et de l’AFEP (qui regroupe les 113 premiers groupes actifs en France) demandant au gouvernement de différer certaines normes (réduction des émissions CO2 ou d’économie circulaire notamment).

Mais aussi devant le lobbie de l’aviation qui réclame des plans de sauvetage, dénoncés par un #SavePeopleNotPlanes. Ce collectif de 250 associations demandant l’intégration de “conditions sociales et environnementales, avec une protection adéquate des travailleurs et une transition planifiée vers une mobilité juste et favorable pour le climat ».) 

Ou encore devant l’épandage & la diminution des limites de sécurité entre habitations et champs traités par épandage, source de particules fines aggravant aussi la mortalité du COVID. Les maires anti-pesticides ainsi que 9 associations ont déposé un recours.

La relance est ouVERTE. 

L’économie de l’après COVID sera Green. On le demandait : maintenant on l’exige.

Nous sommes demain, ce collectif de 400 000 entreprise (récemment rejoint par le CJD) demande au gouvernement de conditionner les 20 Mds d’€ d’aide aux grandes entreprises à des engagements écologiques et sociaux concrets et l’appellent à soutenir les entreprises qui le font déjà.

Le Green New Dealmouvement américain prônant une économie verte, soutenu par l’ONU, repris partout en Europe et dont Ursula von der Leyen a lancé la version européenne fin 2019. Jeremy Rifkin, prospectiviste, le défend fermement et prévoit l’avènement de la 3e révolution industrielle (technologique ET verte).

90 grands patrons réunis par Jean-Laurent Bonnafé (DG de BNP Paribas) appellent à “une mobilisation collective pour faire de la relance économique un accélérateur de la transition écologique.” Notons que le MEDEF et l’AFEP sont également signataires, malgré leur lettre demandant l’inverse au gouvernement (le Président de l’AFEP qui “prend le chômage partiel et garde ses dividendes” n’est pas à une incohérence près).

Aux rapports. 

On citera aussi 2 rapports proposant des actions concrètes en vue d’une relance verte.
Celui du Haut Conseil pour le Climat (Climat, Santé : mieux prévenir, mieux guérir) avec 18 recommandations de fonds (décarboner, innover, investir…).
Et celui de la Convention citoyenne pour le climat, créée suite au mouvement des Gilets Jaunes. 150 citoyens tirés au sort ont été mandatés pour définir un modèle de société plus juste pour les hommes et la planète.  Objectif : -40% d’émission CO2 en 2030 par rapport à 1990. La crise du Covid les a mobilisés en urgence. 50 premières mesures ont été transmises au Président pour une sortie de crise « qui prépare à un modèle économique et sociétal différent, plus humain et plus résilient ».

BREF. 

Le COVID a été un révélateur : que nous sommes de petites choses, que nous faisons partie de la nature que l’on pille, que non, ça ne tourne plus rond.

“Il faut accepter des évolutions radicales pour s’y préparer. Un vrai élan générationnel existe sur lequel s’appuyer pour recommencer autrement. (…) Il faut dessiner un futur enviable pour tous.” confiait le designer belge Ramy Fischler.

On a bien l’impression que c’est ce qui est en train de se passer. En tout, c’est ce que l’on entend : reste les actes. Nous : on s’y met, en tout cas.

Bonne fin de journée, de semaine, et surtout de confinement à tous…