VIDÉOS - Rencontres inspirantes à Agir pour le Vivant
Pour ceux qui auraient raté le jeune et tout aussi fringant festival Agir Pour le Vivant, voici quelques morceaux choisis : nous y étions 😉. L'occasion pour nous de nous pencher sur notre rapport au Vivant (c'est quoi, le Vivant ?), et comment nous pouvons continuer à nous en émerveiller. Pour ça, il va falloir le préserver, le chérir, l'épanouir... comme il le faisait jadis finalement très bien sans nous, les humains.
En parlant d'humain, nous en avons croisé de fameux qui se mobilisent pour ce vivant : découvrez les anecdotes de Anne-Sophie Novel (journaliste), Cécile Lochard (Directrice développement durable Guerlain), Eugénie Lefebvre (Fondatrice et Directrice générale des Magasins généraux au sein de BETC), Marc Dufumier (agro-écologue), Philippe Zaouati (CEO de Mirova, entité spécialisée dans l'investissement responsable).
Les podcasts du BHV
“Ensemble vers un futur durable et désirable”. Tout au long de l’année, nous profitons des évènements du BHV Marais pour vous faire découvrir à travers ces podcasts des invités engagés pour un monde meilleur au travers de leur activité. Nous partagerons différents types de sujets qui nous inspirent pour aller vers un monde durable et désirable.
Jardin intérieur
Dans le cadre de l’opération « Jardinons » du BHV Marais, nous nous intéressons à la biophilie, cette connexion biologique avec la Nature dont chacun de nous a besoin. Les neurologues mesurent bien aujourd’hui le bien être procuré à l’être humain par la présence de nature. Mais au-delà des études, Hervé Brunon nous explique, avec cette poésie qui lui est propre, tout l’intérêt de ce jardin qui échappe par bonheur à notre contrôle pour le physique, le mental, mais aussi le lien social.
Hervé Brunon est Historien des jardins et du paysage et Directeur de recherche au CNRS.
Précieux Jardin
Dans le cadre de l’opération « Jardinons » du BHV MARAIS, nous mettons en évidence le rôle du Jardin dans la protection de la Nature et notamment de la biodiversité. 17 millions de jardins en France c’est 4 fois plus de surface que nos réserves naturelles. Ils sont des refuges du vivant. Jardins détente, jardins beauté, jardins nourriciers, Louis Albert De Broglie, gardien de biodiversité notamment au travers du conservatoire de la Tomate qui regroupe 700 espèces différentes, nous partage sa passion et son enthousiasme.
Louis Albert De Broglie, Le Prince Jardinier, Militant écologique, est Fondateur du Domaine de la Bourdaisière et entrepreneur avec Deyrolle.
L’océan des invisibles
Étudier et protéger l’océan, c’est prendre soin du système central de notre Planète. Dans le cadre de l’opération « Biarritz » du BHV MARAIS, nous nous intéressons au monde invisible de l’Océan. Il abrite une biodiversité composée de 95% de micro-organismes marins, essentiels pour l’alimentation mondiale car 1er maillon de la chaîne alimentaire mais aussi fournisseurs de 50% de l’oxygène. Après les micro-plastiques, l’équipage de Tara est parti à la découverte du Microbiome marin. Clémentine Moulin nous parle des expeditions de Tara mais aussi de la place des femmes dans le monde marin.
Clémentine Moulin est navigatrice et directrice des opérations pour la Fondation Tara océan. Elle nous invite à découvrir les secrets de l’océan qui font l’objet d’études scientifiques clefs pour la compréhension du climat.
Une seconde main pour le climat
Chaque année, ce sont 2 millions de tonnes de déchets qui sont liés à l’ameublement. Dans un contexte contraint où re-fabriquer génère des émissions de CO2 mais également des impacts environnementaux forts, il est nécessaire de repenser sa façon de meubler et embellir son univers quotidien sans pour autant salir la planète. Parmi les solutions, la seconde main est une vraie opportunité d’éviter les impacts et valoriser par ailleurs le commerce local.
Charlotte Cadé, Co-Fondatrice de SELENCY, brocanteuse 2.0, nous explique dans le cadre de l'opération « Re-création » du BHV MARAIS les avantages environnementaux et sociétaux de la plateforme de vente en ligne qui propose 200 000 meubles seconde main et permet à 2 millions de visiteurs par mois d’envisager une autre manière de décorer leur intérieur.
Go For Good tisse le futur
Le secteur de la mode est un des plus polluant et la catastrophe du Rana Plaza (effondrement d’une usine textile au Bangladesh en 2013) a mis en évidence les conditions difficiles dans lesquelles des ouvriers au bout du monde fabriquent nos vêtements à bas prix. Dans un tel contexte, il est fondamental de pouvoir faire évoluer la façon de fabriquer les vêtements, de les transporter et de prendre en compte les critiques et les attentes des consommateurs en la matière.
Damien Pellé, Directeur développement durable du Groupe Galeries Lafayette, nous explique dans le cadre de l'opération « Re-création » du BHV MARAIS comment une vieille dame de 120 ans réussit à faire évoluer le secteur du textile et de la mode.
TRIBUNE - Voyage au coeur du Vivant
Cet été HYSSOP n'a pas chômé. Mais c'était tout comme tellement tout était délicieusement nourrissant et passionnant : mieux qu'un bon roman à bouquiner sur sa serviette. Notre été s'est passé autour du vivant : un bien beau sujet que l'on a tenté de vous résumer ici.
La biodiversité, le vivant, sont au cœur de l’actualité en cette rentrée. Congrès mondial de la Nature à Marseille (UICN), Agir pour le Vivant à Arles, les événements qui lui sont consacrés se multiplient. Mais comment appréhender au mieux cette question du Vivant ? Dominique Royet, cofondatrice d’Hyssop, nous partage son expérience sur la question. À lire ici ou là sur l'excellent TheGood.fr.
1ère Escale : Le monde.
Sans valise hormis sous les yeux, mon voyage commence sur mon sofa par une lecture aussi éclairante qu’un franc soleil d’été. Nous sommes en Juin, le 10. Deux instances référentes que sont l’IPBES (pour la biodiversité) et le GIEC (pour le climat) signent un rapport commun qui alerte sur la nécessité de traiter conjointement ces deux enjeux, intimement liés dans le vivant mais séparés dans la vie. Sûrement trop tard pour mettre en coloc la Cop15 sur la biodiversité (Chine) & la Cop26 sur le climat (Ecosse). Comment ici interdire la déforestation d’écosystèmes qui stockent beaucoup de carbone tout en abritant une forte biodiversité. Comment planter là-bas toutes ces monocultures d’arbres n’importe où au nom de la compensation carbone détruit finalement la biodiversité. Comment j’ai été ébouriffée par tous ces liens biodiversité & climat, et comment cette biodiversité participe à la réduction des GES.
2ème Escale : Agir pour le vivant à Arles
Une pléiade d’intellectuels, d’écrivains, de sociologues, de philosophes se sont retrouvés pour la 2e édition de ce festival arlésien afin de partager avec nous leurs avis, leurs émotions, leurs concepts, leurs visions, parfois leur spiritualité lors des tables rondes sur ce thème qui sera celui de mon été : LE VIVANT. Quelques actions très intéressantes ont émergé aux détours des discussions : Nathan Stern qui promeut l’idée d’une « Ecodétaxe » (une TVA réduite pour les produits qui ont un impact moindre), Eva Sadoun qui nous invite à une conversion de l’économie vers un partage des communs, le Revenu de Transition Environnementale versé en contrepartie d’activités orientées vers l’écologie et le lien social… Mais globalement « Agir pour le Vivant » aurait dû s’appeler « Réfléchir au Vivant » : ses contenus très riches et passionnants ont certes permis d’élever le débat et d’avoir une vision holistique du vivant. Cependant, après la diffusion (émue) d’ANIMAL, le film de Cyril Dion montré en avant première à Arles, on sort convaincu que l’action est plus que jamais déterminante et urgente. Lui-même d’ailleurs nous donne une clef en nous encourageant, chacun dans notre métier, à agir, à élargir nos ambitions au-delà de gagner un salaire nécessaire à notre vie quotidienne, à donner du sens à ce que nous faisons.
3ème Escale : Le congrès mondial pour la nature
Et justement, en parlant d’actions… Ils ont été très nombreux à se retrouver, ces acteurs, au Congrès Mondial pour la Nature de l’UICN à Marseille. Ici, le Vivant qui a accompagné mon été est devenu biodiversité. Et ici, tous se battent pour lui conserver sa place. Des centaines d’associations et d’organisations se sont retrouvées pour débattre des différentes solutions mises en œuvre sur le terrain, en tirer des enseignements, convaincre les grandes entreprises présentes de jouer leur rôle. Les grandes institutions bailleurs de fonds sont présentes et les deals internationaux se font dans les couloirs, au détour d’un dîner, en buvant un verre autant qu’autour de la table des négociations. Toutes ces personnes disséminées de par le monde, sur des terrains souvent de combat, sont heureuses de se retrouver pour partager dans cette enceinte et on les comprend… et ça fait du bien.
Cela a aussi été l’occasion aux politiques de prendre des engagements forts en matière de protection des espaces. Espérons qu’ils se transforment en loi, décret, réforme : car tous ces experts sont unanimes. Au stade où nous en sommes, seuls des espaces extrêmement protégés pourront préserver ce qui reste de biodiversité.
Ces discussions de tous ordres ont couvert le bruit des cigales : espérons qu’elles fassent encore plus grand bruit prochainement, notamment auprès des entreprises de taille moyenne : on peut trouver dommage que personne ne s’intéresse dans l’enceinte de l’UICN au formidable levier d’actions que représente cette force économique.
De la même manière, les jeunes n’étaient pas très présents dans les débats en dehors de la formidable Magali Payen qui a présenté la nouvelle campagne de “On est prêt”. Pourtant, bien conscient de l’importance de l’éducation, l’UICN avait installé de nombreux stands de sensibilisation pour les enfants où l’on pouvait voir, (ré)apprendre un peu de Nature sous différentes formes. Une impressionnante œuvre, « Immersion », de Lise Marie Koelher, nous permettait de mieux comprendre le fonctionnement d’un éco-système le tout en réalité augmentée… Fascinant, très amusant, cela m’a questionnée. Faut-il augmenter la réalité pour comprendre la Nature, le Vivant, la biodiversité ? Pourquoi ne pas les emmener dans la vraie, celle que l’on peut toucher, sentir, expérimenter…
4ème Escale (Finalement la plus belle) : Les Açores
Dans le film de Cyril Dion, l’anthropologue Philippe Descola, répond à la question « Comment renouer avec le vivant ? » par une désarçonnante évidence : « en le fréquentant !».
Car finalement, toutes ces belles personnes rencontrées pendant mon voyage en biodiversité disent la même chose : on protège mieux ce que l’on connaît mieux. Lorsqu’on est dans la nature, en contact avec la biodiversité, on sent quelque chose de fort sur lequel nous ne sommes pas obligés de mettre des mots. C’est cette émotion qui nous fait comprendre à quel point ce Vivant est indispensable non pas à notre survie mais à notre vie. A partir de là, nous ne pouvons que nous engager à le respecter voire à le protéger.
Finalement, de retour sur mon sofa parisien d’où a commencé mon voyage, je me suis dit que j’en avais plus appris sur le vivant durant ma randonnée estivale dans les Açores qu’au terme de toutes ces conférences, débats et tables rondes… Ou plus précisément que gambader dans le Vivant des Açores m’a permis d’en faire autre chose de plus riche qu’un simple sujet de débat, d’étude, scientifique, chiffré et finalement désincarné. Les 2 sont finalement nécessaires : notamment pour passer à l’action.