Biodiversité et entreprises : les obligations et opportunités à connaître

En France, la protection de la biodiversité ne relève pas uniquement d’une volonté politique ou d’une tendance sociétale : biodiversité et entreprise sont encadrées par une obligation légale. Enraciné dans des principes constitutionnels, soutenu par des lois ambitieuses et enrichi de réglementations européennes et internationales, le cadre juridique français impose aux entreprises de tenir compte de la biodiversité dans leurs activités. Mais au-delà des contraintes, il existe de réelles opportunités pour transformer ces obligations en moteurs d’innovation et de durabilité. Tour d’horizon du cadre légal et des perspectives pour réaligner biodiversité et entreprises.

1. Un socle juridique fondamental

La Charte de l’environnement : une boussole constitutionnelle

Adoptée en 2005, la Charte de l’environnement inscrit dans la Constitution française trois principes majeurs :

  • Prévention : anticiper les atteintes graves ou irréversibles à l’environnement.
  • Précaution : agir même en cas d’incertitude scientifique pour protéger la biodiversité.
  • Pollueur-payeur : obliger les entreprises responsables de dommages écologiques à les compenser ou réparer.

Ces principes influencent directement la législation environnementale et orientent les décisions des autorités publiques, mais aussi les pratiques des entreprises.

Un cadre européen incontournable

L’action française s’inscrit également dans une dynamique européenne, avec le règlement sur la taxonomie verte (2020) : cet outil guide les entreprises pour définir des activités économiques durables, y compris celles qui préservent la biodiversité. Ce cadre pousse les entreprises à évaluer leurs impacts à travers des normes claires et partagées au sein de l’Union européenne.

2. Des lois structurantes en France

Loi pour la reconquête de la biodiversité (2016)

Ce texte phare a introduit plusieurs innovations :

  • Création de l’Agence Française pour la Biodiversité (désormais intégrée à l’OFB).
  • Reconnaissance du principe de non-régression, empêchant tout recul en matière de protection environnementale.
  • Mise en œuvre du Protocole de Nagoya, qui encadre l’utilisation des ressources génétiques et favorise un partage équitable des bénéfices issus de la biodiversité.

Loi Climat et Résilience (2021)

Adoptée pour accélérer la transition écologique, cette loi vise notamment la biodiversité avec des objectifs ambitieux :

  • Zéro artificialisation nette d’ici 2050, limitant la consommation d’espaces naturels.
  • Renforcement de la séquence Éviter-Réduire-Compenser (ERC) pour les projets d’aménagement.

Code de l’environnement

Ce corpus rassemble l’ensemble des règles régissant la protection des espèces et des habitats. Il impose, entre autres :

  • Études d’impact environnemental : tout projet doit inclure un volet spécifique sur la biodiversité.
  • Obligations de compensation : les entreprises doivent restaurer les écosystèmes dégradés lorsque des impacts sont inévitables.
  • Zones Natura 2000 : des règles strictes encadrent les activités proches de ces aires protégées.

3. Obligations spécifiques pour la biodiversité et les entreprises

Intégrer la biodiversité dans les projets

Avant tout projet d’aménagement ou d’infrastructure, les entreprises doivent :

  • Identifier les espèces et habitats potentiellement affectés.
  • Appliquer la séquence ERC (Éviter les atteintes lorsque possible ; Réduire les impacts grâce à des mesures spécifiques ; Compenser en recréant des habitats équivalents).

Respecter les zones protégées

Les entreprises opérant dans des zones sensibles, comme les parcs naturels régionaux ou les zones Natura 2000, doivent ajuster leurs pratiques. Par exemple, tout projet nécessitant une dérogation doit démontrer son caractère impératif et son intérêt public majeur.

Reporting extra-financier

Depuis 2017, la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) impose aux grandes entreprises d’inclure des informations sur leurs impacts environnementaux, y compris sur la biodiversité. Dès 2024, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) élargira ces exigences à davantage d’acteurs économiques, renforçant l’importance d’un reporting structuré et transparent.

4. Outils et accompagnement

Office Français de la Biodiversité (OFB)

L’OFB joue un rôle central en matière de surveillance et d’accompagnement pour réconcilier biodiversité et entreprises : elles peuvent y trouver des ressources pour intégrer la biodiversité dans leurs stratégies et accéder à des outils d’évaluation.

Cadre et labels

Pour valoriser leurs démarches, les entreprises peuvent s’appuyer sur :

  • Act4Nature : une initiative collective regroupant entreprises et ONG autour d’engagements ambitieux.
  • ISO 14001 : certification intégrant désormais des critères liés à la biodiversité.
  • SNB 2030 (Stratégie Nationale pour la Biodiversité) : Ce cadre stratégique invite tous les acteurs à participer à la restauration des écosystèmes et à la préservation des espèces.

5. Des opportunités pour les entreprises

Créer de la valeur

Adopter une stratégie proactive en matière de biodiversité peut renforcer la compétitivité. Les consommateurs, toujours plus sensibles à ces enjeux, privilégient les marques engagées.

Innover pour mieux préserver

Les contraintes légales poussent les entreprises à revoir leurs processus et à innover. Par exemple, l’intégration de la biodiversité dans la chaîne de valeur peut déboucher sur des solutions nouvelles et durables.

Réduire les risques

En respectant les réglementations, les entreprises évitent des sanctions (amendes, suspensions de projets) et améliorent leurs relations avec les parties prenantes locales.

6. Des défis et des perspectives

Malgré les progrès, certains défis demeurent :

  • Complexité du cadre légal : les petites et moyennes entreprises (PME) manquent souvent de ressources pour s’y conformer pleinement.
  • Manque de sensibilisation : former les équipes reste une priorité pour une prise en compte effective de la biodiversité.

Cependant, des avancées internationales, comme le cadre de Kunming-Montréal adopté lors de la COP15, visent à protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030. Ces initiatives renforcent les obligations nationales et encouragent les entreprises françaises à agir dès maintenant.

Biodiversité et entreprise : obligations, mais aussi opportunités

Pour les entreprises, la biodiversité n’est plus juste un bonus sympa, c’est une responsabilité incontournable. Mais attention, derrière cette obligation se cache une mine d’opportunités ! En allant au-delà des cases réglementaires, elles peuvent transformer ces enjeux en vrais leviers de différenciation. Pratiques respectueuses, innovations green et engagements valorisés : les entreprises françaises ont tout à gagner en jouant collectif avec la nature. 🌿✨

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