
La législation de la biodiversité à l'international
Un monde sous protection : comment les lois défendent la biodiversité au-delà des frontières
La biodiversité n’est pas un sujet optionnel : c’est un enjeu vital. Alors que la dégradation des écosystèmes s’accélère et que plus d’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, les gouvernements du monde entier tentent de répondre à cette crise par des cadres législatifs et des engagements internationaux. Qu’il s’agisse de conventions globales ou de lois régionales, ces outils juridiques constituent les piliers d’une réponse collective. Mais sont-ils à la hauteur du défi ?
De l’Union européenne aux Amériques, en passant par l’Asie et l’Afrique, voici un tour d’horizon des mécanismes en place pour préserver ce qui reste de notre patrimoine naturel.
Un pacte mondial pour la vie : les grands cadres internationaux
Il y a trente ans, à Rio de Janeiro, le monde s’est uni pour signer la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Ce traité emblématique, ratifié par 196 pays – à l’exception notable des États-Unis – a posé les bases d’une vision partagée : conserver la biodiversité, utiliser ses ressources de manière durable, et partager équitablement les bénéfices.
- Le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (2022) est aujourd’hui le nouvel étendard. Avec ses objectifs ambitieux, comme la restauration de 30 % des écosystèmes terrestres et marins d’ici 2030, il nous rappelle que chaque nation a un rôle clé à jouer.
- La CITES, de son côté, veille depuis 1973 à protéger les espèces menacées du commerce international. Plus de 38 000 espèces figurent sous son aile, évitant ainsi l’exploitation fatale.
- Enfin, la Convention de Ramsar protège les zones humides, ces écosystèmes silencieux mais indispensables à notre survie. Aujourd’hui, 256 millions d’hectares sont préservés grâce à cet engagement global.
Mais malgré ces avancées, un constat demeure : sans volonté politique et moyens financiers suffisants, ces accords resteront des lettres mortes.
L’Union européenne : un bouclier vert pour la biodiversité
La Stratégie pour la biodiversité à l’horizon 2030 est une véritable feuille de route pour un avenir durable, avec des objectifs clairs et contraignants :
- Protéger 30 % des terres et des mers européennes.
- Restaurer 20 % des écosystèmes dégradés.
Pour y parvenir, des initiatives concrètes sont mises en œuvre :
- Le réseau Natura 2000, le plus vaste réseau d’aires protégées au monde, s’étend déjà sur près de 18 % des terres européennes.
- Le récent Règlement sur la restauration de la nature (2023) impose, pour la première fois, des obligations légales aux États membres pour restaurer leurs écosystèmes dégradés.
Mais au-delà de ces grandes ambitions, tout n’est pas tout vert et les États peinent à appliquer leurs engagements.
Au-delà des frontières : des continents engagés
Amériques : des contrastes saisissants
Aux États-Unis, la biodiversité repose sur des lois pionnières comme le Endangered Species Act (1973). Ce texte protège les habitats critiques d’espèces menacées, mais l’absence de ratification de la CDB montre une fracture dans leur engagement global. En Amérique latine, la situation est plus complexe. La biodiversité y est abondante, mais les pressions humaines sont écrasantes. Le Brésil, par exemple, impose à ses propriétaires terriens de préserver 80 % de leurs terres en Amazonie. Pourtant, la déforestation avance inexorablement, mettant en péril l’un des poumons verts de notre planète.
Asie : des leaders et des défis
La Chine, hôte de la COP15, s’affirme comme un champion de la biodiversité. Avec la création de parcs nationaux couvrant 10 % de son territoire et des projets de reforestation massifs, elle montre que des solutions ambitieuses sont possibles. En Inde, la biodiversité se défend à coups de lois : le Wildlife Protection Act (1972) protège les tigres et autres espèces emblématiques, mais le défi reste immense face à la croissance démographique.
Afrique : entre défis et espoirs
Sur le continent africain, la lutte contre le commerce illégal de la faune, comme l’ivoire et les cornes de rhinocéros, reste prioritaire. Pourtant, des initiatives prometteuses émergent, à l’image de la Grande Muraille Verte, un projet monumental visant à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030.
Des défis globaux pour une réponse commune
Au-delà des cadres régionaux, le combat pour la biodiversité est universel. Climat et biodiversité ne peuvent plus être dissociés, comme l’ont souligné les experts de l’IPBES et du GIEC en 2021. Les solutions basées sur la nature, comme la restauration des forêts ou la protection des zones humides, offrent des réponses aux deux crises.
Mais pour être à la hauteur des enjeux, il faut dépasser les intentions : harmoniser les efforts, mobiliser des financements et engager chaque acteur – citoyens, entreprises et gouvernements – dans ce défi commun.
Un appel à l’action
La biodiversité n’est pas une simple question de conservation. C’est une question de survie. Chaque loi, chaque règlement, chaque initiative est une pierre posée sur l’édifice fragile de notre avenir collectif. Mais ces efforts doivent s’accompagner d’une volonté inébranlable d’agir.
Comme l’a si bien dit Aristote, « la nature ne fait rien en vain ».
Suivons son exemple. Car en protégeant la biodiversité, c’est nous-mêmes que nous sauvons.
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