Hyssop, l’agence RSE résiliente, stimulante et essaimante
Un créa, un stratège et une des pionnières du développement durable en France se sont unis il y a deux ans pour créer une agence de conseil RSE qui connaît un succès fulgurant.
Ils se sont lancés par conviction et non par opportunisme. « Vous savez, notre carrière est plutôt derrière nous mais nous avions, tous les trois, envie de donner encore plus du sens à ce que nous faisions, nous raconte Guillaume Gozé. Selon l’ONU, il nous reste 10 ans pour réagir. Mais à force de le répéter, on perd un temps fou. Alors on ne le dit plus : on le fait. L’avenir, on y croit dur comme faire et c’est pour cela que nous avons créé Hyssop avec Dominique Royet et David Garcia. » Ces « trois mousquetaires » de la RSE ont des CVs qui parlent d’eux-mêmes. Directeur de la communication d’Eurostar pendant plus de 7 ans, Guillaume Gozé a ensuite été directeur stratégique de Saguez et Partners pendant un autre « septennat » avant de partir aux Etats-Unis pour prendre les commandes du bureau de l’agence américaine Kettle à San Francisco. David Garcia est un concepteur rédacteur spécialisé dans la communication durable qui a près de vingt ans d’expérience derrière lui et qui a travaillé pour de nombreuses agences dont Fullsix, Ogilvy, Publicis, Sidièse et monsieurdavidgarcia.com. Dominique Royet est, elle, une des pionnieres du développement durable en France. Après un début de carrière chez Disney en tant que responsable des licences et des partenariats, elle a rejoint WWF en 1999 pour développer pendant 9 ans les partenariats avec les entreprises et piloter la communication de l’ONG en France. Avec Carrefour, elle est notamment parvenue à imposer le label FSC de bonne gestion forestière dans l’hexagone. En 2008, elle a co-créé un cabinet conseil en développement durable, Greenflex, où elle a accompagné pendant 4 ans des PME et des ETI dans leurs stratégies RSE. Après une expérience d’innovation sociétale au sein d’Alternatives et Alliances, elle prend en 2015 la direction du label Max Havelaar en France. Ce parcours sans faute n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille. « J’ai passé 18 ans de ma vie à prêcher dans le désert, nous avoue-t-elle, mais depuis 2 ans, je sens vraiment que le vent souffle dans la bonne direction…».
L’agence que les partenaires ont fondée en octobre 2020 repose sur les trois piliers de compétence. « Dominique dirige les diagnostics et les plans d’action RSE pour nos clients, explique Guillaume Gozé. Je suis, de mon côté, plus spécialisé dans la stratégie de marque et David est notre directeur de création qui orchestre les campagnes. Avoir ces trois activités sous une seule et même ombrelle est assez rare mais cela permet d’offrir une vision globale à nos clients. Notre unique objectif est d’avoir un impact. Nous ne sommes pas dans le story-telling mais dans le story-proving ».
La crise sanitaire n’a pas empêché Hyssop, qui tire son nom de l’hysope qui est une plante résiliente, stimulante et essaimante, d’attirer rapidement des clients prestigieux. Guerlain, Renault, BHV et SNCF lui ont déjà fait confiance. Mais ce nouveau venu dans le paysage parisien du conseil RSE ne cherche pas à grossir coûte que coûte. « Nous refusons actuellement deux clients par mois car si nous ne pouvons pas avoir d’impact, nous préférons ne pas collaborer avec eux, résume Dominique Royet. Nous sommes aujourd’hui six salariés et nous ne souhaitons pas être 25. Nous voulons rester une agence de seniors impliqués sur tous les projets. » Les carnets d’adresse très épais des trois co-directeurs leur permettent de faire appel à des spécialistes lorsqu’ils en ont besoin. Et puis la taille ne fait pas le bonheur. « Avoir un impact nous rend heureux, juge l’ancienne CEO de Max Havelaar France. Nous tentons toujours de faire des campagnes belles, drôles et intéressantes car ce sont elles qui ont le plus d’impact. La RSE doit être désirable ». Le souhait le plus cher de cette militante de la première heure est de ne plus avoir de travail dans les années à venir. « Hyssop est appelé à disparaître, prévoit-elle, car à terme la RSE devra intégrer tous les métiers de l’entreprise et nos clients n’auront alors plus besoin de nous. Mais cela ne nous dérange pas. Bien au contraire. » Quand on vous dit que ces trois partenaires ne sont pas motivés par l’appât du gain…
Par Frédéric Therin, The Good.